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La filière agricole recrute

Publié le 29 novembre 2018 | Insertion Emploi

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Dans l'Avesnois, territoire qui compte plus de 1000 exploitations, le Département a lancé un partenariat avec l'ADARTH afin de favoriser le développement de la filière agricole. Une filière qui évolue, avec des métiers qualifiés et des formations mises en place pour en faciliter l'accès.

Sarah Diers a la tête sur les épaules et des idées plein la tête. Seule fille d'une fratrie de quatre enfants, elle a repris il y a moins de deux ans l'exploitation familiale et élève seule les cent quinze animaux dont 45 vaches laitières.

J'ai toujours rêvé de m'installer mais j'ai tenu à faire des études et à acquérir de l'expérience professionnelle dans un autre domaine pour avoir une porte de sortie

confie la jeune femme.Titulaire d'un BTS de production animale et d'une licence des métiers du conseil en élevage, elle a occupé pendant quelques années un poste de chargée de clientèle dans un centre de gestion qu'elle a quitté pour s'installer comme agricultrice. Un vrai choix de vie qu'elle assume parfaitement :

 Je suis raisonnable dans mes décisions. Je me suis assurée de gagner correctement ma vie avant de me lancer. Aujourd'hui, je me considère comme un chef d'entreprise. 

Olivier Masse est exploitant agricole à Orchies. Ce chef d'entreprise investit de manière raisonnée pour développer son exploitation. Photos : Ph Houzé.

Une filière qui se féminise et se modernise

Olivier Masse, exploitant à Orchies partage aussi cette vision. Lui fait de la polyculture et un peu d'élevage, tradition bouchère familiale oblige. II a choisi d'investir dans du matériel de pointe : 

Notre métier a beaucoup évolué. Il s'est féminisé et modernisé ce qui le rend aujourd'hui de moins en moins pénible, même s'il reste encore physique.

Loin des clichés, tous deux ne consacrent pas tout leur temps à leur exploitation, même s'il y a des périodes d'activité plus intenses que d'autres, laissant ainsi de la place à une vie de famille, des loisirs...

Et ce sont ces clichés que l'ADARTH et le Département entendent casser. Une convention les lie depuis 10 ans autour du développement local. Aujourd'hui, la profession fait face à une pénurie de main d'oeuvre qualifiée. La convention étend donc son périmètre sur le volet emploi :

Nous avons fait le constat de la méconnaissance des personnes en recherche d'emploi de ce secteur, que cela concerne les exploitations ou le secteur para agricole

témoigne Damien Carlier, président de l'ADARTH.

 

Des besoins urgents pour le service de remplacement et dans le secteur de l'agro-machinisme

Pour changer cette image et susciter des vocations, plusieurs actions vont donc être mises en place à partir du 29 novembre. Notamment des visites organisées pour les chercheurs d'emploi dans les exploitations agricoles, dans les entreprises agroalimentaires, mais aussi dans les centres de formation comme le lycée agricole du Quesnoy ou celui de Bavay pour la filière bois, afin de leur faire découvrir les métiers et formations possibles sur le territoire de l'Avesnois.

Les allocataires du RSA seront sensibilisés et invités à participer à ces visites par le biais de la Plateforme emploi et insertion de l'Avesnois. Ils pourront ainsi découvrir les différents métiers liés à cette filière et les formations possibles sur le territoire de l'avesnois pour en favoriser également l'attractivité

explique Guillaume Boda, chargé de mission à la Plateforme.

Les besoins les plus urgents dans la filière concernent l'agro-machinisme et le service de remplacement

relève Damien Carlier. Un service dont Sarah Diers pourra bientôt avoir besoin puisqu'elle attend son premier enfant dans quelques mois. Pour l'instant, elle bénéficie de l'aide d'un stagiaire et envisage ensuite de former un apprenti. Elle peut aussi compter sur la solidarité familiale et professionnelle :

L'entraide existe vraiment dans notre métier

conclut-elle.